La route que je suis me mène jusqu'à Louisbourg. [...] L'air est frais, bourgeonnant de fines mèches mélodiques.
tourne, tourne dans mes bras...
I remember the time you drove all night / just to meet me in the morning...
en dormant j'ai rêvé / des milles lianes
pagayé, pagayé / pour que l'amour me quitte...
Je suis tout, je suis rien, je suis une adresse postale sans résident permanent, une enveloppe sans destinataire.
[...| Assis sur le coffre de l'auto, la forteresse bien en vue, je colore quelques Polaroids.
Les résultats témoignent de ces derniers jours - des souvenirs mal cadrés, des chroniques floues, des idéaux imparfaits. Des moments cuirassés contre l'oubli.
(Kilométrage, an excerpt from Sorta comme si on était déjà là, pp. 44-45)
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seaside
sand bar
tropicalling
where filet of soul meets bodies at work
thrown nets target
self fish wails
thin dolls
sea fruits
fresh claims macerated flesh
lovers amends seedcoats
buns of steel
tower top
hub
panorama panna cotta frying pan
baking sheet
rotating (chocolate, granola) bar
spinning plates around
lazy susan
turntable
spinach dip ground beef meat market
careful cuidado it’s hot
straight ahead
the sun sets
sometimes left
soon right
or on its stomach
full
deep dish space cake
a poached eye on a bed of algae
in the court of an hour
the tower of babes confounded by a quarter turn
merry-go-round sunset the table out back
dinner is served
(soupe/launch, published in Impossible Archetype #1)
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Ma langue se délie, elle claque contre mes dents en attaques vicieuses. Et puis, dans un moment où, épuisés, nous nous retrouvons à court de reproches à se décocher, j’entends Andrew chiner. Je hoche la tête. « I’ve got it. Reste. »
Avant de monter, je me sers un verre d’eau, pur, frais, l’oeil fixé sur le jeu d’aimants du réfrigérateur. L’oreille sur son bourdonnement docile. Je regrette un futur que je ne vivrai pas.
Dans l’escalier, j’observe une série de photos accrochée aux murs tachés de craie, de bave, de déception. Notre mariage, sur les rives de la baie. Le petit. Des vacances à Fundy, mes cheveux mal coiffés, ses joues brûlées. Je cherche l’homme que j’ai aimé. Dans ces cadres, à l’étage. Dans les recoins poussiéreux de ma mémoire.
(Jamais je ne t'oublierai, published in French in Ancrages no. 13. Fragments d'humanité)
Sorta comme si on était déjà là
Publié aux Éditions Prise de parole - ISBN-978-2-89423-287-3
L'écriture de Pierre-André Doucet se déploie comme une musique, marquée par un rythme et les accents de ses origines. Elle dépeint des paysages – certains acadiens, d’autres montréalais – où l’amour, la solitude et l’errance sont en avant-plan. Le regard sur la vie et les relations est lucide, tendre, d’une grande maturité tout en étant frais.
Dans ce premier recueil, il met en scène une galerie de personnages masculins. Leurs voyages et leurs déplacements, ponctués de souvenirs et de nouvelles rencontres, sont souvent des pèlerinages vers ce qui a été, ce qui n’est plus, ou ce qui pourrait ne pas être.